Au lendemain de la chute de Bachar al-Assad, le 8 décembre 2024, la quasi totalité des capacités de l’armée syrienne a été détruite par Israël. L’État hébreux profite en effet du chaos ambiant pour conduire l’opération dite “Bashan Arrow” (flèche du Basan) qui a permis de détruire des batteries antiaériennes, des aérodromes, des sites de production d’armes, des missiles, des radars, et des tanks. À vrai dire, tous les sites stratégiques ont été visés et presque tous ont été détruits.
Pour voir les dégâts provoqués par ces opérations ciblées visant des sites militaires et des dépôts d’armes chimiques, direction la banlieue sud de Damas où deux frappes israéliennes ont détruit des dépôts de munitions lundi 16 décembre au soir. “Vous pouvez voir là, l’immeuble effondré, il est écrit : Direction de la guerre électronique“, montre l’imam Alaa Chemseldine, seul à s’exprimer au micro et entouré d’une dizaine de combattants du groupe rebelle HTS. Il ne reste plus rien de ce site militaire.
L’impossible riposte
“Nous condamnons fermement Israël pour la destruction de ces institutions publiques. Des institutions qui appartiennent au peuple. Pourquoi Israël nous attaque ?” ajoute l’imam. Une question à laquelle le ministre des Affaires étrangères de l’État hébreu, Gideon Sa’ar, a donné réponse. Le ministre explique en effet que ces frappes visent à éviter que “des armes ne tombent entre les mains des extrémistes“. Des frappes préventives donc, auxquelles les Syriens ne peuvent pour l’instant pas répondre.
“Nous sommes en train de travailler au retour de la Syrie sous la direction de notre chef, Ahmed al-Charaa. Ça va être une nouvelle Syrie !
Bien évidemment, avec le temps, on ne va laisser personne empiéter sur notre terre et ce sera à nous et à nos leaders de décider“, insiste l’imam. Pour l’heure, Ahmed Al-Charaa, le chef du groupe rebelle HTS, a déclaré que la Syrie était trop “épuisée” pour mener un conflit avec Israël.
Un reportage signé Valentin Dunate et Benjamin Thuau, les envoyés spéciaux de franceinfo en Syrie, édité par Axel Dubois.