La prix Nobel de la paix iranienne Narges Mohammadi, incarcérée depuis novembre 2021 pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort, a été libérée mercredi 4 décembre pour une durée de trois semaines pour des raison médicale. C’est ce qu’a annoncé son avocate sur X. Une libération provisoire jugée “insuffisante” par son comité de soutien qui continue de réclamer sa libération inconditionnelle ou à défaut une suspension de trois mois.
Son avocate à Paris, Maître Chirinne Ardakani, spécialiste en droit des étrangers, se veut rassurante sur le moral de la militante iranienne : “Elle est très fragilisé d’un point de vue de la santé physique, mais en revanche, le moral est très bon, déterminé. Les premiers mots qui ont été les siens en passant la porte de la détention politique, c’était le slogan “Femme de liberté”. Elle est apparue tête nue, refusant d’arborer le voile obligatoire, conformément à son attitude qui a été la sienne de façon constante”.
Un état de santé alarmant
L’avocate est, en revanche, préoccupée par l’état de santé de la journaliste. “Il faut savoir que Narges Mohammadi a un certain nombre de pathologies, elle a des problèmes qui sont pulmonaires, elle a fait plusieurs crises cardiaques en détention. À chaque fois, l’attitude de l’autorité pénitentiaire, ça a été de lui refuser des soins, de les subordonner à ce qu’elle porte le voile obligatoire pour être transférée à l’hôpital, mais également, ça a été de lui donner des soins de façon retardée, ce qui a contribué à l’usure de l’état de santé de Narges Mohammadi.“
Une interview de Chirinne Ardakani, éditée par Aurian Lurquin
