Après plus de deux mois de guerre entre un Hezbollah affaibli et un Israël fatigué, “nous sommes arrivés à un point où nous sommes proches d’un accord”, a dit un porte-parole de la Maison-Blanche, lundi 25 novembre. Une première depuis le déclenchement des hostilités, marqué par les bipeurrs piégés mi-septembre. “Depuis deux jours, il y a eu des informations dans tous les sens”, confie Élie Fayad, corédacteur en chef de L’Orient-Le Jour, premier quotidien francophone au Liban, donc “oui, il y a des raisons d’y croire, il y a des annonces plus ou moins officielles de la Maison-Blanche et de l’Élysée à Paris.”
“En deux mois, le Hezbollah a reçu un coup terrible, constate Élie Fayad, je pense qu’une dimension du Hezbollah, cette dimension d’outil iranien vis-à-vis d’Israël et de la région, va disparaître avec cet accord”, précise le journaliste.
Cet accord prévoit une trêve de 60 jours, un retrait des soldats israéliens du Sud-Liban, un repli du Hezbollah au nord du fleuve Litani, et une occupation de la région frontalière du Liban par des soldats de l’armée libanaise, sous la supervision d’un trio médiateur : la France, les États-Unis et l’ONU.
Le retour de la France dans les négociations
La présence prépondérante de la France peut paraître étonnante, alors que le gouvernement Nétanyahou semblait vouloir écarter Emmanuel Macron des négociations. Mais si le leadership est assuré par les Américains, “la présence de la France est indispensable, dit Élie Fayad, et je pense que les Américains eux-mêmes ont fini par convaincre les Israéliens qu’il était hors de question d’exclure la France du comité de surveillance, qui va surveiller les clauses de l’accord.”
Quant à la guerre en cours, le journaliste témoigne que sur le front, côté Hezbollah, “il y a des problèmes de communication et des unités gardées dans le secret”. Des miliciens ignorent encore la mort de leur chef Hassan Nasrallah. Concernant les frappes israéliennes, “il faut distinguer les régions ciblées par Israël qui sont en général les fiefs du Hezbollah, indique Élie Fayad. “Mais il est évident qu’il y a des frappes qui parfois débordent dans certaines régions, poursuit-il, les autres régions vivent à peu près normalement, mais ce n’est pas quelque chose de très réjouissant. Je pense que pratiquement tout le monde au Liban sera content que les choses aillent vers une trève”, conclut-il.
Si beaucoup de communications entre Israéliens et Américains autour de l’accord font croire qu’il est sur le point d’aboutir, c’est plus flou du côté du Hezbollah et de sa puissance mandataire, l’Iran.