On commémorait cette semaine les dix ans de la triple attaque des 7 8 et 9 janvier 2015 qui visèrent la rédaction Charlie Hebdo, une école juive de Montrouge et le magasin hypercasher de Vincennes et inaugurèrent en France une vague de terreur telle que le pays n’en avait pas connu depuis la seconde guerre mondiale. Cette vague de terreur fit 256 morts, des blessés à vie par milliers, et ne s’acheva qu’avec l’attentat de Nice, 18 mois plus tard le 14 juillet 2016, coïncidant ainsi dans le temps avec la montée en puissance, en Europe et aux Etats-Unis, de ce que l’on se mit à nommer, par défaut, populisme. L’attentat de Nice signa officiellement le reflux de cette période, l’une des spécificités de la terreur c’est d’agir sur le temps collectif. Plus rien n’a été pareil après ces attaques dont le choc a contribué à la brutalisation de la vie publique française. Ou en est-on aujourd’hui, dix ans plus tard, dans un cadre que le chercheur Hugo Micheron appelle insurrection intellectuel intensifiée par les réseaux sociaux, tandis que le pays s’enfonce dans une crise politique sans beaucoup de précédents et que jamais autant de personnes n’ont été placées sous protection policière ?
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