“Je perdais tous mes moyens, je pensais que je valais un peu rien, que j’étais là sans être là, que j’étais nulle à tout, mais franchement, là, je sais que c’est dans le métier que je veux faire, c’est un truc qui vient de mon cœur, je me donne les moyens et la force de le faire”, confie Fatou. Comme elle, il y a chaque année en France entre 80 000 et 100 000 adolescents qui quittent le système scolaire sans diplôme, sans formation, sans emploi. On les appelle : les décrocheurs.
Leurs profils sont divers. Tout comme les raisons de leur décrochage : phobie scolaire, harcèlement, troubles de l’apprentissage, problèmes familiaux ou sociaux. D’après les chiffres de l’éducation nationale, le taux d’abandon scolaire était l’an dernier d’un peu moins de 8%, c’est deux points de mieux qu’il y a 10 ans.
Car le décrochage n’est pas une fatalité, ni forcément définitif. Des structures existent pour aider les décrocheurs à raccrocher : ces structures peuvent être nationales, régionales, ou associatives. “On n’a pas à s’interroger sur les profils de jeunes qui doivent être scolarisés, on a à s’interroger sur comment faire pour que nous répondions à ces jeunes ? Il faut que l’école se détende un peu, quand je dis l’école, l’école au sens noble du terme”, estime Philippe Delignères, coordinateur des micro-collèges et micro-lycées de l’Académie d’Amiens, où les élèves sont encadrés avec bienveillance.
Ces jeunes décrocheurs sont, par définition, sous les radars. On les entend rarement. Interception leur donne la parole. Dans ce reportage, Cécile Bidault nous emmène d’abord au micro-lycée d’Amiens en Picardie. Dans cet établissement public, les enseignants prennent en charge les 16-25 ans, dans des classes à effectifs très réduits, une quinzaine d’élèves en moyenne.
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Pour les décrocheurs, autre pilier de l’insertion : les écoles de la deuxième chance, réseau financé par l’Etat, les collectivités et les entreprises, composé de 147 écoles et qui accompagnent les stagiaires vers un projet professionnel. Il y a aussi des EPIDE, établissements pour l’insertion dans l’emploi, à destination de jeunes parfois rupture avec la société. C’est l’armée qui les gère. Le cadre est très strict : uniforme, internat, marche au pas. Et puis, il y a des associations qui choisissent la pédagogie par la pratique artistique, comme l’Envol et son dispositif Classe départ, avec de jeunes décrocheurs en service civique pendant quelques mois.
“Raccrocher les décrocheurs”, reportage de Cécile Bidault.
Prise de son : Corentin Bailly et Benjamin Reyes.
Réalisation : Gaëtan Kolly.
Attachée de production : Martine Meyssonnier.
Mixage : Antoine Viossat
Documentation : Annelise Signoret