La convention de Berne classait jusqu’à présent le loup comme une espèce « strictement protégée » pour favoriser son rétablissement. L’animal, qui avait disparu de nos régions, y a fait son retour dans les années 1990. Mais depuis le 3 décembre, le mot « strictement » a été retiré du texte de loi, fragilisant ainsi le statut protégé de l’espèce.
Cet assouplissement des règles de protection suscite la satisfaction de la plus-part des syndicats agricoles, qui prônent des moyens de régulation pour protéger leurs troupeaux. Les éleveurs, particulièrement ceux installés en montagne et régulièrement confrontés à des attaques de loups, perçoivent dans cette révision une opportunité de limiter les pertes au sein de leurs élevages.
En revanche, pour les défenseurs de la faune, cette réforme représente une menace grave pour l’espèce
Elle est désormais davantage exposée aux tirs légaux des éleveurs. La question de la protection du loup reste cruciale, non seulement en France, où les éleveurs peinent à s’adapter à sa réintroduction, mais aussi à l’échelle européenne, la population lupine étant gérée par une coordination transfrontalière.
On en parle dans Une semaine en France avec Elia Pergolizzi, éleveuse dans les Alpes-de-Haute-Provence**, Michèle Boudoin, présidente de la Fédération Nationale Ovine, et Jean-David Abel, pilote Biodiversité et spécialiste Loup chez France Nature Environnement.