Si du basket, vous n’aimez que la NBA, les stars hollywoodiennes qui secouent leurs bijoux durant le money time, alors passez votre chemin. Car aujourd’hui, je vous emmène au « Smash », le bar-restaurant mythique des supporters du Cholet Basket, actuel coleader du championnat de France.
Le Smash, c’est à la fois le quartier général des supporters du Cholet Basket, mais aussi l’annexe du siège social, un vrai petit musée et le restaurant du centre de formation.
Mais avant de pousser la porte du Smash et de s’accouder au comptoir pour déguster avec modération un bon vieux rosé d’Anjou, un petit point géographique. Cholet, où c’est ? Cholet, c’est où ? La réponse avec cet extrait d’un reportage d’Antenne 2 qui date de 1988, alors que l’ancien joueur de NBA, Kenny Austin, vient de débarquer chez les Rouge et blanc.
Comment Cholet, 54 000 habitants, est-il devenu une place forte du basket français ?
Grâce essentiellement à son centre de formation. Car même si l’Amérique semble bien loin du Maine-et-Loire, aucun autre club en France, et peut-être même en Europe, n’a formé autant de basketteurs qui ont joué en NBA : ils sont huit dont Antoine Rigaudeau, Nando De Colo, Killian Hayes ou Rudy Gobert à avoir défendu les couleurs des Dallas Mavericks, Detroit Pistons ou des Timberwolves du Minnesota.
Sur le plan national, Cholet n’a été qu’une seule fois champion de France, en 2010, mais il appartient à un club ultra sélect. Il ne compte en effet que cinq membres, dans nos trois plus grands championnats : le PSG en foot, Toulouse et Clermont en rugby, Villeurbanne et donc Cholet en basket. Non, Jérôme, Limoges votre équipe de cœur n’appartient pas à ce club très privé, mais vous allez quand même deviner le point commun de ces cinq équipes ?
Elles n’ont jamais connu la relégation en deuxième division ?
Eh oui ! Fondé en 1975, le Cholet Basket a mis seulement douze ans pour accéder à l’élite qu’il n’a donc plus quittée depuis. Son histoire est étroitement liée à celle du Smash. Le bar-restaurant se trouve juste en face de la Meilleraie, la salle ou plutôt le hangar amélioré qui accueille les matches des Rouge et Blanc. Pour Antoine Rigaudeau, né et formé à Cholet avant de devenir vice-champion olympique avec les Bleus, en 2000, à Sydney, « Le Smash, c’est l’ADN et l’identité de cette région des Mauges, la région de Cholet, où les gens viennent après leur travail, ou après un match de basket pour se retrouver autour d’une table et d’un verre. »
Les murs sont recouverts d’affiches et de photos, les coupes et les trophées sont encore plus nombreux que les bouteilles. C’est là qu’un jeune vient signer sa licence, que les Espoirs du centre de formation prennent leurs repas, que les joueurs pros accordent leurs interviewes. Des bouts de chou du mini-basket aux stars de plus de deux mètres, un seul cri de ralliement : « Rendez-vous au Smash » !
Et pourtant, depuis septembre, le Smash avait fermé ses portes…
Hélas, oui. Le dernier patron du Smash est parti en retraite, et on a bien cru qu’il n’y aurait pas de rebond. Heureusement, cinq copains ont décidé de reprendre l’affaire. On va citer leurs noms : Sébastien Rouchette, Rodolphe Buffard, Julien Gabard, Jocelyn Denis et Christophe Rambeau. Que des quarantenaires, chefs d’entreprise, marchand de bien, patron de discothèque ou de restaurant qui ont tous porté à plus ou moins haut niveau les couleurs du Cholet Basket. Le « Smash » va rouvrir mais avec un nouveau nom.
Le dunk ?
Non le Cinq ! Comme le nombre d’associés et aussi comme le nombre de joueurs d’une équipe de basket. Le « Smash » est mort, vive Le Cinq ! Réouverture prévue pour fin avril, début mai.
