Lors d’une campagne menée par l’association Sea Shepherd le 11 février 2010 contre le navire Shonan Maru 2, les militants lancent une bombe puante remplie d’acide butyrique ; celles-ci ont pour but de pourrir la viande à bord par leur odeur. C’est à partir de ce lancé, qui aurait provoqué des blessures chez un marin à bord du navire, qu’une notice rouge a été adressée à Interpol par l’État Japonais, alors que la pêche à la baleine contre laquelle le navire des activistes s’opposait ici, est interdite.
Hugo Clément rappelle ici que ce lancé n’a touché personne, on le voit sur les images tournées à ce moment-là. Il évoque ici une vengeance du Japon qui lutte contre Paul Watson qui lutte contre la pêche à la baleine, interdite depuis 1986, mais que 3 pays poursuivent en ne respectant pas la loi : le Japon, l’Islande, la Norvège. “Paul, par ses actions a fait respecter la loi.“
Une mobilisation décisive, notamment en France
Le fondateur de Sea Shepherd a été libéré le 17 décembre 2024 après 149 jours de détention au Groenland. Menacé d’extradition vers le Japon où il risquait jusqu’à 15 ans de prison pour ses actions contre la chasse à la baleine, il a bénéficié d’une mobilisation internationale importante.
“Sur les centaines de lettres qu’il recevait en prison tous les jours, la grande majorité venait de France“, témoigne Hugo Clément, qui l’a rencontré en prison. Plusieurs facteurs ont contribué à cette libération : une forte mobilisation populaire, des actions diplomatiques en coulisses de la part de la Présidence française, et la menace d’un boycott de marques danoises. “Des choses qui peuvent paraître un peu anodines, à première vue, signer des pétitions, partager des posts sur les réseaux sociaux… Ça sert et ça gagne parfois“, souligne le journaliste.
Un combat contre la chasse illégale à la baleine
La méthode d’action de Sea Shepherd consiste à s’interposer physiquement entre les baleiniers et les cétacés. “C’est le seul moyen pour protéger les baleines“, défend le journaliste, qui précise que cette approche a permis de sauver “plusieurs milliers de baleines”.
“La seule limite, c’est la violence” explique Hugo Clément. Cette approche a permis, selon lui, à une “petite équipe de faire plier un État aussi puissant que le Japon“. Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, précise aussi que “si une extradition avait été prononcée, ça aurait fait un véritable scandale dans l’opinion publique et dans les médias. Et c’est ça qui a pesé.”
L’invité de 7h50 du week-end [!–> Escuchar más tarde
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Paul Watson réagit à sa libération, nos navires repartiront
Hugo Clément s’est engagé personnellement pour la défense de Paul Watson, il a eu l’homme au téléphone juste après sa libération, le trouvant heureux et très serein, comme à son habitude. Celui-ci l’appelle à nouveau pendant l’émission, accompagné de Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd, qui traduit ses propos : “Eh bien, il se sent très soulagé et il sera rentré en France à temps pour être avec sa famille pour Noël.“
Y retournera-t-il ? “En fait, Paul n’a jamais mené de campagne dans les eaux japonaises. Il était dans le sanctuaire baleine antarctique, un sanctuaire international. D’ailleurs, c’est ce qu’on a dit et répété, c’est que l’ensemble des pays… Les pays du monde ont voté pour ce sanctuaire, ont voté le moratoire sur la chasse commerciale à la baleine. Et donc si Paul est intervenu dans ce sanctuaire, c’est parce que tous ces États n’ont pas rempli leurs responsabilités. Donc là, on parle d’intervention dans un sanctuaire baleine international et pas dans les eaux territoriales du Japon.“
Paul Watson : “Nos navires vont de toute façon continuer les actions en mer. Pour ma part, il faut absolument que je purge cette question de notice rouge d’Interpol.“
La crainte du scandale international
Hogu Clément et la directrice de Sea Shepherd expliquent qu’il commençait à y avoir des conséquences économiques ne serait-ce que par l’éventualité d’extradition par le Danemark, et que les autorités ont pris conscience du tollé international qu’il y aurait eu, de son impact sur l’image du pays. Les prise de positions des dirigeants internationaux ont aussi joué leur rôle : celle d’Emmanuel Macron en premier lieu, celle de Michel Barnier (alors 1er ministre) en faveur de la demande de réfugié politique de Paul Watson, également celle des États-Unis.
Le scandale aurait été d’ampleur mondiale si Paul Watson avait été extradé vers le Japon.
Écoutez la suite et l’appel en milieu d’émission de Paul Watson à Hugo Clément, invité de Zoom Zoom Zen.
“Ce texte a été écrit en partie avec une IA et contrôlé par nos équipes éditoriales”
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