La Syrie est en train de retrouver une place sur la scène internationale. Depuis la chute de Bachar Al-Assad il y a neuf jours, les chancelleries étrangères multiplient les démarches pour établir un contact avec le nouveau pouvoir. Le Qatar rouvre son ambassade aujourd’hui, la Turquie a déjà rouvert la sienne samedi, et la France envoie aujourd’hui à Damas une mission diplomatique pour la première fois depuis douze ans. Pourtant, jusqu’ici, la Syrie n’avait plus que des relations “avec la Russie, avec l’Iran, avec quelques pays européens qui, en dépit de la décision qui avait été prise dès 2012 de rompre les relations diplomatiques avec le régime d’Assad, avaient quand même gardé des liens, comme la Tchéquie et l’Italie”, précise Agnès Levallois, vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, invitée de France Inter madi matin.
Avec la France, en revanche, “il n’y avait plus aucun contact car elle faisait partie, avec l’Allemagne, des pays qui avaient l’attitude la plus dure, estimant qu’il ne fallait pas normaliser les relations avec Assad tant que celui-ci était au pouvoir”.
“Nous sommes prêts à reprendre le dialogue avec vous”
Cette reprise des relations va consister, dans un premier temps, “à nouer des contacts avec les nouveaux chefs de Damas, parce qu’en fait la France, mais comme beaucoup d’autres pays, ne connaît pas ces interlocuteurs”, à savoir les membres du groupe de rebelles HTS, inscrit sur la liste des groupes terroristes par l’Union européenne et par les Américains. “À ce titre, il n’y avait évidemment, officiellement, aucune relation”, précise-t-elle. “Donc la mission qui arrive à Damas va prendre contact avec ces nouveaux chefs et faire le point sur l’état de l’ambassade et des quelques institutions françaises qui existent à Damas, puisque nous avions un patrimoine culturel important et des relations culturelles importantes.”
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Dans une situation comme celle de la Syrie, l’objectif pour la France est “d’éviter que [le pays] sigue sumido en tal caos desde hace 13 años. Entonces, la idea es ayudar a esta nueva potencia a avanzar hacia una transición”precisa Agnès Levallois. Según ella, los occidentales no deberían ser demasiado directivos en este proceso. “Sino más bien ir a los nuevos líderes y decirles: escuchen, estamos aquí, estamos listos para reanudar el diálogo con ustedes. Queremos que Siria salga de este estado de caos absoluto en el que se encuentra el país, ¿qué podemos hacer para ayudarles?”
Enjeux diplomatiques et économiques
Agnès Levallois rappelle l’historique du chef de ce groupe, HTS, Mohammed al-Joulani, ancien membre de l’organisation de l’État islamique ou d’Al-Qaïda. “Maintenant qu’il est arrivé à Damas, qu’il a pris le pouvoir, il se doit de montrer qu’il n’est plus dans cette logique islamiste radicale djihadiste. Il reste un islamiste avec un projet de société islamiste, mais conscient qu’il doit s’ouvrir à toutes les composantes de la société syrienne, les minorités, les chrétiens en particulier, mais également les Druzes ou autres, et de montrer qu’il est au-dessus de la mêlée, qu’il a ses convictions, mais qu’il est capable d’ouverture pour permettre cette transition. Et en cela, il va avoir besoin de l’aide extérieure, parce qu’il va falloir reconstruire”, ajoute-t-elle.
À ce sujet, il y a un enjeu de “business” qui va s’ouvrir, conclut-elle. “Il faut être là en premier pour ne pas louper, si j’ose dire, vraiment de manière très triviale la reconstruction, c’est notamment pour ça que la France envoie une délégation assez vite. (…) Mais aussi au nom des relations historiques, le mandat français sur la Syrie.”
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