Le secteur du bâtiment ne va pas bien en Côte-d’Or. Après la démission du gouvernement et le projet de loi de finance 2025 mis sur pause, l’incertitude règne, tant du côté des artisans que des potentiels clients. “On sent un recul sur certaines commandes, en cette fin d’année”, explique Carlos Macana, le président de la confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) en Côte-d’Or. Invité de France Bleu Bourgogne ce lundi 9 décembre, il évoque ses inquiétudes quant à l’avenir du secteur.
“Beaucoup de devis ont été faits mais ils ne reviennent pas signés”
France Bleu Bourgogne – On a l’habitude de dire que quand le bâtiment va, tout va. Alors comment ça va, vous ?
Carolos Macana – Pas bien. Pas bien, pas bien. Donc effectivement, on sent un petit recul en fin d’année sur certaines commandes. Et aujourd’hui, de vivre, on peut le dire, sans gouvernement ça nous freine un peu. On s’inquiète un peu pour l’année 2025.
Vous voyez déjà que le début de l’année 2025 ne sera pas aussi prometteur ?
L’année 2025 est compliquée puisque des devis ont été faits pour pas mal d’entreprises, malheureusement elles ne rentrent pas signées. Il y a une grosse baisse, donc on s’inquiète quand même un peu, mais on se dit bon peut-être qu’après les fêtes… avec un nouveau gouvernement, peut-être que les gens vont pouvoir se repencher sur les travaux. Mais aujourd’hui, on s’inquiète quand même pas mal.
Ils hésitent, ils se disent “qu’on ne va pas se lancer dans les travaux maintenant ?”
Exactement. Ils ne savent pas comment ça va se passer pour l’année 2025. Comment tout le monde, même nous, va être mangé ? Ils ont une certaine inquiétude. Il y a des choses qui ne sont pas prioritaires, donc forcément ils ne font pas faire tout ce qui concerne les rénovations. Les soucis aussi des rénovations de primes de rénov’ dont on parle aussi, on ne sait pas non plus. Donc il y a pas mal de petites choses comme ça où les entreprises effectivement s’inquiètent.
Est-ce qu’il y a des artisans plus touchés que d’autres ou certains s’en sortent un petit peu mieux ?
Alors oui, il y en a certains qui s’en sortent. On peut citer les couvreurs, on peut citer aussi les plombiers chauffagistes, comme il commence à faire froid, donc forcément. Mais le reste, effectivement, les carreleurs, les peintres et les plaquistes, il y a une baisse. Et surtout dans le neuf. Dans le neuf, on a une énorme baisse. La rénovation, ça se bat encore un peu, mais ça baisse quand même tous les deux.
Vous arrivez à estimer, à chiffrer cette baisse à peu près ?
On peut presque diviser par deux les demandes.
Comparé à l’année dernière ?
Voilà, divisé par deux pour le neuf. Et puis la rénovation, on a un petit peu moins, la moitié d’un point quand même. Mais on se bat quand même un peu. Mais c’est pas simple.