Plus puissant que le Populisme, plus beau que le Nationalisme, plus réel que le Wokisme, plus durable que le Macronisme, je vous présente le courant politique gagnant de 2024: le Surréalisme. Dissolution surprise, législatives perdues, coalitions introuvables, projets de loi présentés triomphalement pour être illico enterrés honteusement, le Surréalisme était partout cette année.
Et d’ailleurs, pendant les séances des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale, l’expression “c’est surréaliste” a été prononcée en 2024 118 fois, dont trois fois par Sandrine Rousseau. Au Sénat on a préféré “c’est totalement surréaliste”, souvent à propos des pistes cyclables à Paris, et sur les chaînes sportives, tout ce qui concerne le PSG ou Kylian Mbappé était automatiquement taxé de surréalisme.
Rappelons que le Surréalisme, mouvement artistique d’avant-garde qui a acquis une place hors du commun dans l’histoire culturelle, demandait d’en appeler au rêve et à l’imagination. Et il en faut certainement de nos jours pour suivre l’actualité, Nicolas, comme en témoigne le vers célèbre de Paul Eluard, «Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis.»
Qu’on en juge: Quatre Premiers ministres se sont succédé cette année, qui avait débuté avec Elisabeth Borne, rapidement remplacée par Gabriel Attal, précipitamment remercié pour Michel Barnier, fissa troqué pour François Bayrou.
La dernière fois que la France a connu quatre premiers ministres différents la même année était il y a plus d’un siècle, en 1913. Raymond Poincaré, Aristide Briand, Louis Barthou et Gaston Doumergue, tous des noms de rues aujourd’hui, ce qui n’arrivera peut-être pas aux quatre de cette année.
C’est cette époque d’ailleurs qui a vu naître le Dadaïsme, vite suivi du Surréalisme, qui fête cette année son centenaire avec force livres, conférences et expositions. Celle du Centre Pompidou est tout simplement époustouflante, entre Salvador Dalí, Dora Maar, Lewis Carroll, René Magritte, Max Ernst, Leonora Carrington, Joan Miró et bien d’autres encore, qui se suivent et s’entrechoquent dans une espèce de labyrinthe bien surréaliste.
Qu’en penserait aujourd’hui l’auteur du manifeste du surréalisme, André Breton ?
Et bien il est vraiment au cœur de l’exposition, dans un «tambour» central qui abrite son fameux Manifeste, prêt exceptionnel de la Bibliothèque nationale. Je vous laisse d’ailleurs avec ce motto du surréalisme qu’André Breton a écrit il y a cent ans, mais qui décrit si bien la France sous Emmanuel Macron:
“Tout est près. Les pires conditions matérielles sont excellentes. Les bois sont blancs ou noirs. On ne dormira jamais.”