La réouverture de Notre-Dame de Paris, financée par près de 900 millions d’euros de dons, est loin d’être représentative de la sauvegarde de la pierre à l’échelle nationale. Notre-Dame a pu être restaurée en seulement cinq ans, certes, mais c’est loin d’être le cas pour le reste des bâtiments religieux en milieux ruraux. Finalement, les disparités dans la préservation du patrimoine religieux en France sont de taille. Si des monuments emblématiques bénéficient d’un soutien massif, de nombreuses églises locales peinent à trouver les fonds nécessaires pour leur entretien ou leur reconstruction. La loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, interdit le financement public des cultes, mais autorise l’entretien des édifices construits avant cette date. Une législation susceptible de compliquer la restauration de bâtiments plus récents, contraints de se tourner vers le mécénat et des initiatives comme le Loto du patrimoine. Des exemples comme Morhange, sauvée grâce à une mobilisation collective, montrent que des solutions existent, bien que souvent insuffisantes pour répondre à l’ampleur des besoins de ce secteur patrimonial.
Face à la baisse de la pratique religieuse, une réaffectation des églises à des usages culturels ou communautaires, comme l’envisage Bringolo en Bretagne, apparaît comme une voie d’avenir. Dans ce contexte, la Fondation du Patrimoine joue un rôle essentiel, récoltant des dons et soutenant des projets de restauration. Elle s’engage aussi dans la protection de la biodiversité, intégrant ainsi la préservation des édifices dans un enjeu sociétal plus large. Cependant, garantir la pérennité de ce patrimoine, semble nécessiter davantage de moyens, une meilleure sensibilisation, et une adaptation aux réalités actuelles.
On en parle avec Guillaume POITRINAL, Président de la Fondation du Patrimoine et Philippe THOMAS, maire de la commune de Bringolo dans les Côtes d’Armor.