En attendant la diffusion sur France 2 de la sixième saison de la série “Tropiques criminelles“, l’ancienne Miss France Sonia Rolland, qui incarne à merveille la commandante Sainte-Rose, est la présidente du jury du Prix du producteur français de cinéma et de télévision, qui sera décerné, lundi 16 décembre au soir. Celle qui multiplie les casquettes d’actrice, de réalisatrice ou encore de coproductrice est heureuse que ce métier de l’ombre, qui bataille pour pouvoir financer des projets ait aussi son prix. Ses attentes pour ce cru ? “De l’audace, de la créativité et de la diversité dans les thématiques” et que l’inventivité française peut s’exporter à l’international.
Être actrice, c’était le rêve d’enfant de Sonia Rolland, “j’ai déjà fait du théâtre quand j’étais à l’école française de Kigali, de Bujumbura aussi au Rwanda, et au Burundi“. Après avoir porté la couronne de Miss France 2000, à 18 ans, elle a décidé de se tourner vers lui malgré les mises en garde d’Alain Delon quant à la difficulté de pouvoir s’imposer dans le monde du cinéma. Elle reconnaît qu’effectivement, il a fallu batailler contre les idées reçues, “je ne viens pas d’un parcours classique, je ne viens pas du conservatoire, j’ai tout appris sur le tard“. Un chemin qui, selon elle, a fait ce qu’elle est aujourd’hui “je suis quelqu’un d’assez caméléon, je m’adapte à toutes les situations puisque maintenant j’absorbe aussi toute l’expérience que j’ai acquise avec la réalisation et la production“.
Il y a 11 ans, elle décide de créer sa propre société de production audiovisuelle, SoMad Productions, pour mener à bien ses projets de réalisatrice qui ne trouvent pas preneur. “C’était un documentaire sur le Rwanda et autant vous dire que c’était très difficile de trouver du financement, explique-t-elle_,_ j’ai amené mon apport personnel et trouvé une boîte pour le coproduire“.
La diversité sur nos écrans
L’un de ses rêves serait d’interpréter Joséphine Baker, un jour, “en dehors des bananes et du Music-Hall“, elle a reçu des propositions de scénarios autour de cette icône, femme, noire et résistante, mais “ce sont des sujets qui font peur, qui sont assez clivant“, confie Sonia Rolland, même si elle croit savoir qu’un projet est en gestation.
“Le combat des femmes et de la diversité dans l’audiovisuel sont des combats à mener parallèlement. En tout cas, nous, on fait partie des sentinelles qui ne lâchent pas le combat.”
En est-il encore de même en 2024 pour la place des femmes noires dans ce métier ? “Ça l’a été à une certaine époque, aujourd’hui, le service public œuvre pour justement offrir une large diversité au public, en termes de représentation et aussi sur les thématiques qu’elle propose“. “Les choses évoluent, un peu timidement, mais elles évoluent et il ne faut surtout pas lâcher ce combat-là parce que sinon, très vite, on passe à d’autres choses” conclut Sonia Rolland.