Après son voyage dans l’archipel des Galapagos en 1835, le jeune Charles Darwin fait un constat : les pinsons qui vivent sur les différentes îles ont tous des becs spécialisés pour le type de nourriture majoritairement présent sur leur île. Les individus à gros bec sont plus efficaces pour manger de grosses graines tandis que les becs fins sont plus adaptés à la capture des insectes par exemple.
Par ailleurs, on sait à présent que le changement de forme du bec a des conséquences sur la transformation du chant des oiseaux. Que se passerait-il si la forme du bec des pinsons évoluait sous l’influence de facteurs environnementaux, comme les sécheresses ?
Un facteur de spéciation
Une seule sécheresse suffit pour que certains types de pinsons ne soient plus en mesure de se nourrir et ne puissent pas assurer leur descendance. Comme ces conditions de sécheresse favorisent les graines très volumineuses, ce sont les pinsons à gros bec qui prolifèrent et leur chant évolue en conséquence.
Sur ces bases, une nouvelle étude parue dans Science a estimé l’effet qu’auraient jusqu’à 6 sécheresses d’affilée sur la taille des becs des “pinsons de Darwin à bec moyen” et modélisé les conséquences de cette évolution sur leur voix. Ils ont ensuite fait écouter ces chants transformés à de vrais pinsons mâles, des animaux très territoriaux.
Nous en parlons avec Grégoire Loïs travaille au laboratoire d’écologie du Muséum national d’histoire naturelle, dans une unité soutenue par l’Office français de la biodiversité chargée de promouvoir des programmes de science participative, en particulier sur les oiseaux.
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