Mitsou | El nuevo rodeo de una leyenda

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Desde su último álbum publicado en 1999, la cantante Mitsou rara vez ha sido tan recordada como en los últimos meses. Un intento de aclarar un alegre resurgimiento con quien, sin prometer un regreso real a la música, asegura que no está lista para decir adiós.


Publicado a las 00:54

Actualizado a las 5:59 a.m.

“La música es mi núcleo, es mi primera pasión”, dice Mitsou, sentada en un café al que acostumbra, a pocos pasos de las oficinas de Dazmo, la empresa que cofundó en 1997, mientras su carrera como cantante se estaba agotando. de vapor.

Durante varios años, sin nunca dejar del todo de ser hija de Adiós mi vaquero En el imaginario quebequense, la empresaria se habrá dedicado a este negocio de componer música para la pantalla, así como a la animación para televisión y radio, a los juegos (Invasiones bárbaras ¡Alguien!) y a su revista web.

Pero el Mitsou original – Mitsou, el cantante – rara vez había sido tan recordado en nuestra memoria como en los últimos meses. Participación en la gira de invierno de Pierre Lapointe, colaboración con Laurence Nerbonne sobre su posible éxito. vaqueracomercial navideño de Coca-Cola al son de Adiós mi vaquerointerpretación de su éxito Cuéntame, cuéntame (1990) de Lennikim en el programa Cenit de ICI Télé y de la drag queen Tracy Trash en el programa Drags – Las reinas del pop de Télé-Québec; Mitsou podría habernos suplicado, nadie quería olvidarla.

Enfin, s’exclame Laurence Nerbonne, au sujet de cette grande corrida de témoignages d’affection. « Mitsou était une femme très libérée, sur tous les plans, à une époque où le Québec n’était pas tellement libéré dans sa pop. Des bons hits pop, ce n’est pas quelque chose qui était célébré », observe celle dont la chanson Cowgirl proclame que « Mitsou, c’est pas juste un comeback, c’est une légende », en plus de faire pleuvoir sur elle les épithètes « CEO », « pop patron » et « première cowgirl des Québécois ».

En travaillant avec elle, la musicienne et réalisatrice de 39 ans aura pu mesurer à quel point Mitsou est une créatrice à part entière et non le simple véhicule des ambitions des autres.






Elle n’a pas beaucoup été présentée comme la fille qui avait les idées. Elle a vécu beaucoup de sexisme, mais elle a tracé le chemin pour ce que je fais aujourd’hui. Il faut le dire davantage que Mitsou, c’est un morceau majeur de l’histoire de la musique au Québec.

Laurence Nerbonne

Besoin de chanter

À 13 ans, avec l’argent récolté en tournant enfant dans le téléroman Terre humaine, Mitsou Gélinas s’achète son premier synthétiseur, un Korg Poly-800, chez Steve’s Music et forme, en tant que claviériste, un duo avec E. P. Bergen (plus tard de Bran Van 3000). « Sauf que j’avais besoin de plus, se rappelle-t-elle aujourd’hui à 53 ans. J’avais besoin de chanter. »

El Mundo, son premier album paru en 1989, a été enregistré dans un demi-sous-sol de la rue Saint-André, à l’angle d’Ontario, en étroite collaboration avec le réalisateur, auteur-compositeur et multiinstrumentiste Jean-Pierre Isaac. Mais l’interprète a toujours été le fer de lance de ses projets, celle qui leur insufflait leur vision.

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PHOTO DENIS COURVILLE, ARCHIVES LA PRESSE

Mitsou, le 3 avril 1989

Il ne faut pas oublier qu’elle est la petite-fille de Gratien Gélinas, lance la principale intéressée. « Et le personnage de Mitsou, c’est un mélange de Fridolin le petit tannant », précise-t-elle en évoquant le mythique personnage de la grande revue théâtrale de son grand-père, Les Fridolinades (1938), « et du féminisme des Pétroleuses », le film de 1972 mettant en vedette Brigitte Bardot.

Ses trois références musicales pour Bye bye mon cowboy ? Mitsou énumère Smalltown Boy, de Bronski Beat, le tube du duo de synthpop anglais que Jean-Pierre Isaac faisait jouer dès qu’elle foulait la piste de danse du Belmont (même si elle n’était pas majeure), Marcia Baïla, des Rita Mitsouko, et le vaporeux vidéoclip tourné en super-8 de How Soon Is Now ?, des Smiths.

« Mais c’est comme si on ne pouvait pas s’imaginer que tout ça, tout ce personnage, avait été imaginé par moi », regrette celle qui a aussi cosigné certaines chansons (dont Dis-moi, dis-moi). « On ne pouvait pas s’imaginer que je connaissais la musique. Mais si on avait pu avoir cette discussion-là dès le début, ça aurait sûrement changé ma vie. »

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PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Mitsou

Sans nier l’apport majeur des personnes avec qui j’ai collaboré, c’était insultant qu’on ne m’ait jamais crue l’autrice de ce personnage. Peu de gens ont compris cet aspect-là et ça m’a fait chier.

Mitsou

Des égards pour la pop

Mitsou n’est évidemment pas la seule artiste de son époque à avoir été rangée dans la catégorie des mignonnes marionnettes. « Quand on revoit le traitement médiatique de plusieurs icônes des années 1990 et 2000, on constate vite à quel point c’était facile de les dénigrer, de se moquer d’elles, de les slutshamer », souligne l’humoriste Tranna Wintour, qui a récemment reçu son amie et idole au micro de sa série balado Les divas.

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PHOTO AUDREY LATENDRESSE BOURDON, FOURNIE PAR L’ARTISTE

Mitsou avec Tranna Wintour lors de l’enregistrement de sa série balado

Le degré de misogynie qu’elle a subi était horrible, alors que la vision artistique de Mitsou, dans les années 1990, était hors pair. Elle était audacieuse, glamorous, intelligente. Elle a fait dans ses vidéoclips des choses que personne n’autre ne faisait.

Tranna Wintour

Mitsou n’ignore pas qu’elle figure parmi une longue liste de femmes créatrices réduites à leurs attributs physiques, considérées comme des objets plutôt que des sujets. « Je vais te dire quelque chose de cru », prévient-elle en souriant. « C’est comme si quand quelqu’un est bandé, il n’entend plus le reste. Quand il y a un désir, on voudrait que la personne désirée soit le plus docile possible. »

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PHOTO PIERRE MCCANN, ARCHIVES LA PRESSE

Mitsou en 1992

Et le plus triste, c’est peut-être que Mitsou a longtemps assimilé cette idée, qu’elle détricote encore à ce jour, voulant que la pop ne mérite aucun égard. Chose certaine : cette appréciation nouvelle pour sa musique, indissociable de la nostalgie des années 1990 imprégnant actuellement l’ensemble de la culture populaire, l’apaise beaucoup.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Sur scène avec Pierre Lapointe en décembre 2023

« Qu’une femme qui fait de la pop ne peut pas être respectée, je l’avais intégré dans ma psyché, se désole-t-elle. C’est une chose dont il a fallu que je me défasse. Et Pierre [Lapointe] Fue extraordinario durante su gira para aumentar mi autoestima y mi ego, porque durante años, cuando hablaba del cantante que era, lo hacía en un modo muy de autodesprecio. Mientras que allí, el amor sincero que los músicos tenían por mí fue como el más hermoso contacto con la realidad. »

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FOTO FRANÇOIS ROY, LA PRENSA

Mitsou

¿Y un regreso?

¿Podrían estas múltiples declaraciones de admiración ser suficientes para que Mitsou aborde un nuevo álbum real? “Siempre he dicho que no, pero lo cierto es que tendría que ser orgánico”, responde la mujer que se niega sistemáticamente a participar en espectáculos colectivos en homenaje a los años 90. “No puedo clasificarme. en el tiempo de esa manera. »

Esto se debe a que, aunque Mitsou siempre pertenecerá a esta década, desea seguir perteneciendo, ante todo, al presente.

“Tenemos la impresión de que la música popular está reservada para los jóvenes”, concluye, “pero cuando vi a Blondie en Osheaga en 2018, con Debbie Harry, que todavía era punk con más de 70 años, fue una revelación: ser relevante [pertinent], No tiene nada que ver con la edad. »

“El sonido de los años 90 es Jean-Pierre Isaac”

Jean-Pierre Isaac, director del primer álbum de Mitsou y compositor de varios de sus éxitos (entre ellos Adiós mi vaquero, Toreo Y Los chinos), murió el 28 de febrero de esclerosis lateral amiotrófica a la edad de 68 años.

“En la pista de Belmont, dejé de bailar para verlo girar”, recuerda Mitsou. “Me fascinó su conocimiento musical. Le diste una o dos indicaciones y ¡zas!, te escribió una canción igual. Tenía todas las referencias actuales. »

A pesar de su incomparable carrera, el multiinstrumentista siempre ha permanecido en la sombra y ha sido poco celebrado. “Es alguien que nunca se luce, que era muy discreto y tímido”, recuerda el cantante sobre el que también dirigió o codirigió Miel y veneno (1992) de María Carmen, Cuando nos entregamos… (1992) de Francis Martin y los dos primeros álbumes de BB (1989 y 1991), además de colaborar con RBO, Mario Pelchat, French B y Céline Dion.

“Quería cerrar la brecha entre lo que escuché en los clubes y lo que no escuché en la radio”, explica Mitsou, “y Jean-Pierre fue mi traductor. El sonido de los años 90, en Quebec, es él. »

Lea el homenaje de Mitsou a Jean-Pierre Isaac en Instagram

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