À terme, le nouveau réacteur EPR de Flamanville, qui doit être raccordé vendredi 20 décembre, va alimenter environ deux millions de foyers, soit huit millions de personnes. C’est l’équivalent des besoins de 80% de l’Île de France. Après le raccordement, il faudra toutefois attendre encore un peu, car de nombreux tests sont prévus. La montée en puissance va se faire progressivement, jusqu’à la mise en route totale pour l’été 2025.
Si tout se passe bien, cet EPR , réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, promet d’être le plus puissant du territoire. C’est un événement. Flamanville 3 est le premier réacteur nucléaire mis en service en France depuis 22 ans. Vendredi, on comptera officiellement, 57 réacteurs nucléaires dans l’hexagone.
Ce raccordement de l’EPR de Flamanville va renforcer notre sécurité énergétique, car il n’y a pas d’équivalent au niveau de la puissance. Aujourd’hui, des réacteurs chinois, russes, américains ou coréens, qui sont les principaux constructeurs au monde, font des réacteurs de moindre puissance que Flamanville. Cette production supplémentaire d’électricité décarbonée, pas chère est un atout, tant c’est aujourd’hui le nerf de la guerre économique. Nombre d’entreprises françaises, dans l’industrie ou la chimie regardent du côté de l’Atlantique uniquement parce que les coûts de l’énergie y sont nettement moins élevés.
Des EPR et des SMR
Vu l’enjeu, EDF met aussi le paquet sur les SMR, ces petits réacteurs nucléaires modulaires, avec l’objectif d’en avoir une première série test en fonction dès 2030. C’est bien parce qu’EDF a soldé ses problèmes techniques de corrosion que l’énergéticien peut relancer ses nouveaux projets et réviser à la hausse ses estimations de fourchettes de production électrique.
L’entrée en fonction de Flamanville ouvre la voie à d’autres EPR. C’est un bon signal sur la capacité de la filière à honorer ses commandes. Il y a deux ans, Emmanuel Macron lançait la construction de six nouveaux EPR 2 d’ici à 2050. Pendant la campagne des élections législatives, le chef de l’État a avancé l’idée d’y ajouter huit réacteurs supplémentaires. Depuis, cette annonce n’a pas été confirmée, car les questions des compétences et des coûts restent en suspens.
Très endettée, EDF évalue déjà au bas mot à plus de 70 milliards d’euros, l’enveloppe nécessaire pour construire les six réacteurs commandés. Comment, alors trouver des financements pour une nouvelle fournée de centrales ? Surtout quand on n’a pas, comme en ce moment de visibilité, sur les prix de marché de l’électricité. Le tout dans un pays sans budget, et avec des finances publiques qui s’enfoncent chaque jour dans le rouge.
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