Roubaix celebra 10 años de política de residuo cero

Il y a deux ans, Brigitte est tombée sur une affiche dans son quartier qui annonçait une réunion pour participer au défi famille zéro déchet. C’est pour elle le déclic. Elle a participé à une vingtaine d’ateliers organisés par la ville, “le tout premier concerné le compost, et c’est ce qui m’intéressait le plus, car j’ai toujours voulu me former“. La mairie lui offre un composteur qu’elle installe dans son jardin, “il n’y a pas d’odeur, et pas de rat, ni de souris, c’est souvent la crainte qu’ont les gens“. Brigitte a également appris à faire sa propre lessive, “ce qui permet de ne plus acheter de gros bidons en plastique“, elle confectionne aussi son déodorant, coud des tote bags, des lingettes démaquillantes. “Je suis passée de trois sacs poubelle de 30 litres par semaine, à un seul et encore il n’est pas rempli“.

“Pas qu’un truc de bobos”

Depuis 10 ans, ce sont 800 familles comme celle de Brigitte qui ont participé au défi zéro déchet, selon Alexandre Garcin, adjoint au maire en charge de la transition écologique. “En moyenne, chaque famille économise 1000 euros par an, en arrêtant l’eau en bouteille, en faisant ses propres produits d’entretien etc, cela va vite. Nous travaillons aussi avec des associations comme le Secours populaire, pour accompagner des familles en difficulté. Réduire ses déchets n’est pas qu’un truc de bobos !“.

Les familles du programme produisent 4 fois moins de déchet que la moyenne, 70 kilos par an contre 230 kg pour la moyenne de la métropole européenne de Lille. Face à ce constat, la ville de Roubaix a voulu élargir le dispositif. Notamment en formant des ambassadeurs zéro déchets. Laldja en est une, et sensibilise ses collègues dans la mairie de quartier Est où elle travaille. Chaque semaine, elle leur propose une astuce pour réduire les déchets. “Par exemple, comment faire un nettoyant pour toute la maison, avec du vinaigre, du bicarbonate de soude et du savon noir. Ces produits se trouvent facilement et ne sont pas chers“.

Economie circulaire

Les commerçants participent également. 70 sont labellisés zéro déchet. Des bars et des restaurants privilégient les bouteilles en consigne, les commerces de bouches acceptent les contenants pour éviter d’utiliser des sacs et des emballages. La librairie Combo est labellisée depuis deux ans. Son gérant essaie de commander de manière raisonnée les livres, “pour éviter qu’ils soient envoyés au pilon“. Il a aussi mis en place une filière pour recycler les cartons.

L’objectif de la mairie est aussi de créer un écosystème d’économie circulaire autour du zéro déchet, avec notamment la plus grande recyclerie de vélos de France, ou encore des entreprises dans la mode, qui fabriquent des ceintures à partir de pneus, des pulls en en détricotant d’autres etc.