Le “wokisme” vient du mot anglais “awake”, qui signifie “être éveillé”. “Au départ, c’est de l’argot, employé par les Noirs américains, explique l’historienne Bibia Pavard ; C’est un terme plutôt positif, utilisé notamment par Martin Luther King, dans les années 1960 aux États-Unis, pour encourager les jeunes à rester éveillés, conscients des inégalités, en particulier entre les Blancs et les Noirs, et à rester actifs pour faire advenir l’égalité”.
Dans les années 2000, ce terme ressurgit aux États-Unis autour des luttes contre les violences policières à l’encontre des Noirs, donc toujours autour de la question du racisme. Il s’étend ensuite à la lutte contre toutes les inégalités : entre les femmes et les hommes, entre les hétérosexuels et les homosexuels. “Être ‘woke’, c’est lutter contre toutes les formes d’injustices et de discriminations”, poursuit Bibia Pavard.
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Devenu une insulte
Arrivé très récemment en France, le mot “woke” a pris une connotation négative : “Aujourd’hui, c’est plutôt une insulte, observe l’historienne. Il s’est transformé en ‘wokiste’ ou ‘wokisme’ pour dénoncer un certain excès, une radicalité, le fait d’avoir des idées très arrêtées, qui ne sont pas nuancées.” Personne ne dit “je suis woke”, ce sont plutôt les “anti-woke” qui l’utilisent pour désigner ceux avec qui ils sont en désaccord.
“Il faut toujours faire attention au contexte dans lequel on utilise un terme, rappelle Bibia Pavard. Le mot ‘woke’ est encore en train d’évoluer, donc il n’y a pas de définition pure et simple, malheureusement.”
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