La montée des eaux est inéluctable. Le Danemark doit être évacué. Les millions d’habitants doivent émigrer et devenir des réfugiés. C’est le point de départ choc de cette série Des familles comme les nôtres (“Families like ours”) diffusée sur Canal+. On suit 8 membres d’une famille : un architecte installé et sa femme, sa fille et son petit ami, le frère de sa femme fonctionnaire au ministère qui en profite pour vendre avant tout le monde sa maison. Tous doivent repartir de zéro et chacun s’adapte à sa façon.
C’est la première série de Thomas Vinterberg, le réalisateur oscarisé de Drunk. Elle parle de chaos, de perte d’emploi, de perte de ses biens, et des frontières qui se referment en Europe. Ce mélodrame perturbant résonne avec l’actualité alors que le réalisateur l’a imaginé il y a 7 ans, avant le Covid et avant la guerre en Ukraine. Thomas Vinterberg explique : “Dans mes fictions, j’aime bousculer l’ordre, parler de ce qui dérange, et célébrer d’une certaine façon la solidarité. Ce qui m’intéresse, ce sont toujours les relations entre un individu et un groupe. Et c’est toujours plus dramatique et plus intéressant quand le groupe réagit de façon chaotique.”
Une volonté de réalisme
Le réalisme, et c’est ça qui frappe dans la série, était une volonté forte du réalisateur : “On a fait beaucoup de recherches sur les États. Comment un État réagit face aux réfugiés ? Comment on obtient la citoyenneté en France, ou ailleurs ? Comment les États traitent les réfugiés, comment ils les font voyager etc.”
Cette série rythmée part d’un postulat de base : l’inondation du Danemark, une idée au départ purement inventée par le réalisateur : “À l’époque, nous avons parlé à beaucoup de spécialistes, et ils nous disaient tout que cela ne pourrait jamais se produire. C’était il y a sept ans. Je ne sais pas ce qu’ils répondraient aujourd’hui…”
Families like ours, une fable sombre, gênante, passionnante, comme une analyse clinique de l’Humanité. 7 épisodes à regarder (avec les tripes) sur Canal+.
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