Ce film d’une heure disponible depuis mercredi a été réalisé par Ludoc, un youtubeur suivi par près de 400 000 abonnés, connu notamment pour avoir participé à l’aventure humoristique du Studio Bagel. Dans sa dernière réalisation point de rire mais une enquête pour sensibiliser autour des pratiques des pédo criminels.
Ludoc se met en scène et raconte comme il a été approché presque par hasard par un homme de plus de 50 ans qui cherchait à obtenir des faveurs sexuelles. A cette époque, le youtubeur a été contacté sur Skype et son interlocuteur pensait parler avec un mineur de 14 ans. Ludoc va le piéger en conservant cette identité adolescente. À partir de cet instant, il va enregistrer tous les échanges, faire des captures d’écran et documenter l’emprise psychologique qu’un adulte peut exercer sur un enfant. En compagnie de psychologue, d’avocat et d’officier de police, il décrit avec pédagogie les différentes étapes du prédateur : de la mise en confiance à l’isolement jusqu’au passage à l’acte recherché.
Pour mener son enquête, Ludoc fait de l’Osint, de la recherche en sources ouvertes pour tenter d’identifier le pédo criminel. Son interlocuteur n’hésitant pas à ouvrir sa web cam pour se filmer, il en profite pour analyser les différents éléments à l’image pour retrouver son emplacement géographique. La forme des arbres dans son jardin, l’emplacement d’un parasol, en l’interrogeant il apprend qu’il habite dans la banlieue lensoise. Et avec Google Street View, il épluche le coin et parvient à trouver un logement correspondant. Après plusieurs jours d’échanges et autant de scène de masturbation que le prédateur lui a imposé, il dispose de suffisamment d’éléments pour porter plainte et contacter les autorités. A ce moment précis, il pense que la police va pouvoir rapidement l’interpeller, avant de connaître une désillusion.
Désillusion de la procédure
Oui la procédure judiciaire implique de respecter plusieurs règles et Ludoc en se faisant passer pour un ado a pu par mégarde commettre des erreurs en provoquant indirectement le prédateur. Pour éviter les vices de formes, un enquêteur va devoir à son tour piéger le pédo criminel en se faisant passer pour un adolescent et obtenir des preuves matérielles. Pendant ce temps l’homme continue de traumatiser d’autres victimes.
L’enquête va durer plusieurs mois et le procès du pédo criminel n’aura lieu que quatre ans après le signalement de Ludoc. Une temporalité judiciaire compréhensible mais assez désespérante. Dans le film, on apprend également que les communautés de pédo criminels s’entraident et se transmettent des tutos pour mieux manipuler psychologiquement les adolescents et échapper aux autorités.
« Là où il y a des enfants, il y a des prédateurs » clame une intervenante du film. Ce documentaire nous démontre que ce fléau touche tous les enfants, peu importe l’âge ou la classe sociale, qu’il ne sert à rien pour autant d’interdire les outils car la solution ne peut passer que par le dialogue avec les proches et les parents. D’où la nécessité d’installer un climat de confiance, voilà pourquoi je vous conseille de regarder ce film en famille.
