La photo noir et blanc et la vieille machine à coudre sont installées juste en dessous de l’escalier du séjour. Comme un petit musée. Celui d’Anne et de ses ancêtres. Le cliché, c’est celui de ses arrières grand-parents. La machine, c’est celle de sa grand tante. La retraitée de l’éducation nationale a plaisir à vous les montrer. Une façon pour elle de dire : “Je suis d’ici.”
De fait, Anne a toujours vécu de ce côté d’Orléans, dans l’est. “J’ai vu construire l’Argone. A l’époque, on disait que c’était un quartier qui craignait. Moi je l’ai toujours défendu.” La maison dans laquelle elle vit ? Elle date de 1884. Comment le sait-elle ? Elle vous emmène dans son cagibi. C’est ici, dans ce petit réduit que son arrière grand-père a inscrit sur le mur, la date de la construction de la maison. “A l’époque, elle faisait 40m2. On la agrandit depuis.”
Sa maison a grandit et le quartier s’est élevé. Avec des immeubles de logements. Et Anne de vous emmener dehors vous montrer la résidence qui surplombe son jardin. “On a fait des pétitions pour qu’il ne soit pas trop haut.” Mais d’autres ont été construits. “J’en ai vu monter, être rasés, puis reconstruits.” Ainsi est la ville depuis plusieurs décennies. Une succession de constructions et de démolitions. Les commerces de proximité ont tous fermé les uns après les autres. Anne le déplore. Malgré tout, le quartier continue de vivre. “Il y a les apéros de quartier et puis il y a l’Amae.” L’association des habitants qui entretient la mémoire et le patrimoine du quartier. Elle, n’en est qu’adhérente, mais elle apprécie l’initiative. “C’est important de connaître ses racines.” Malicieuse, elle vous glisse : “Il faut qu’on arrête d’entasser les gens, qu’on arrête de bétonner. On a perdu des pépites.” Les oiseaux, les écureuils ont déserté depuis longtemps.
Pour plus d’information sur les initiatives de l’Amae, c’est ici.