Championne de nage en eau glacée, cette étudiante est en troisième année à l’EM Normandie Compétences. En 2018, Marion Joffle est devenue la première française à parcourir 1000 mètres dans une eau à moins de cinq degrés. Elle a décroché plusieurs médailles d’or en championnat du monde d’«ice-swimming». Et depuis, elle continue de battre des records. À titre d’exemple, en 2022, elle a traversé la Manche et battu le record féminin en un peu plus de 9h. En 2023, elle a fait un ice mile (1609 mètres) dans un lac au Maroc puis en Autriche. Et au début du mois de février 2024, elle réalise l’exploit de traverser le Beagle Channel, un détroit situé entre le Chili et l’Argentine, en 32 minutes et 30 secondes, dans une eau de 8° où elle a côtoyé des manchots et des lions de mer !
Pour cette Normande, surnommée «le Pingouin Souriant», tout commence dès l’enfance, lorsqu’elle est atteinte d’un cancer à l’âge de cinq ans. Amputée d’un doigt, elle finit par vaincre la maladie, et lutte désormais contre le cancer des enfants auprès de l’Institut Curie, qui l’avait prise en charge à l’époque. Cette épreuve, c’est ce qui explique aujourd’hui sa détermination et son mental d’acier, mais aussi sa passion pour le monde aquatique, qui la pousse à aller au-delà de ses limites. «Tout a commencé sur un toboggan aquatique quand j’étais petite. C’est ce qui m’a donné envie d’apprendre à nager. Quand j’ai découvert la nage en eau libre, je m’y suis plu tout de suite, loin des quatre murs d’un bassin», explique Marion.
«Avec les années, j’ai décidé d’augmenter la difficulté»
À propos de sa motivation, l’étudiante explique : «C’est la maladie qui a déclenché toute cette folle aventure. Je sentais que j’avais besoin de me dépasser, physiquement comme mentalement. C’est ce qui a fait naître en moi l’envie de me lancer des défis toujours plus compliqués à réaliser. En 2015, le médecin m’a annoncé que j’étais en rémission. Avec les années, j’ai décidé d’augmenter la difficulté. En 2017, je décide donc de nager 60 kilomètres en 24 heures à Lausanne. Et en 2018, je parcours 70 kilomètres et je découvre l’ice swimming. Depuis ce jour, je n’ai jamais cessé de pratiquer cette discipline».
Récemment, la jeune femme a découvert qu’elle avait été classée Major académique de Normandie à l’issue de ses deux années de BTS Négociation et Digitalisation de la Relation Client à l’EM Normandie Compétences : « Ces deux années se sont bien passées, mais je ne m’attendais pas à terminer major ! J’étais tombée un peu par hasard sur cette formation. En 2022, le projet de la traversée de la Manche m’a coupée du travail et des études. J’ai donc voulu reprendre. Il semble que j’ai bien fait ! ».
Étudiante et relayeuse de la flamme olympique
Aujourd’hui en troisième année «Responsable d’activité commerciale et marketing», Marion déclare : «J’arrive à jongler entre mes cours et mes entraînements grâce à mon école, qui est compréhensive. Je peux partir pour mes compétitions sans être stressée». Elle ne s’arrête pas là, puisqu’elle s’est lancé un nouveau défi : les Seven Ice Mile. L’objectif ? Nager 1609 mètres dans une eau de 5°, sur les sept continents du globe. «Actuellement, j’ai réalisé le défi au Maroc et en Autriche en 2023, puis en Argentine en 2024». La prochaine étape ? «J’espère pouvoir me rendre en Nouvelle-Zélande en juillet 2025».
Championne du monde en winter swimming cette année, Marion a rejoint la liste des 10.000 porteurs et relayeurs de la flamme olympique à Caen, dans sa région natale, le 30 mai dernier. Une expérience qu’elle qualifie d’enrichissante : «Je l’ai vécu comme un honneur et une occasion de représenter ma région natale». Et la suite ? «La nage en eau glacée reste une passion, on ne peut pas en vivre. Après mes études, j’envisage de suivre des formations en illustration et d’ouvrir ma boîte de graphisme. Mais ce n’est qu’un projet, on verra bien, je vis au jour le jour ! ».
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